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Six ans après l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015 signé dans la perspective de stabiliser le nord du Mali, les régions du nord-est de Ménaka et de Gao sont caractérisées par un contrôle territorial en expansion par les organisations extrémistes violentes. Alors que les autorités coutumières telles que les chefs de village sont de plus en plus souvent pris pour cible par des organisations terroristes, ce rapport se focalise sur l’action de ces autorités. Il s’interroge en particulier sur le rôle que jouent les chefs traditionnels et religieux dans la résilience des communautés face à l’extrémisme violent. Dans un contexte où l’État malien peine à établir sa présence dans de grandes parties du pays, les chefs coutumiers sont largement considérés comme les acteurs de la gouvernance le plus facilement accessibles pour les communautés rurales. Cependant, les conclusions de ce rapport soulignent à quel point l’administration étatique et coutumière dans le nord-est du Mali ont été limitées par la violence armée, y compris par les organisations extrémistes violentes. Le rapport constate que l’impact réel de la gouvernance coutumière – malgré les différences régionales cruciales entre Gao et Ménaka – est sévèrement limité, car les chefs coutumiers ont été largement affaiblis dans la quête dominante d’alliances pour la protection.