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Acteurs Coutumiers Dans un Contexte Singulier: Le Cas de la Région du Sahel au Burkina Faso

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Quel rôle les autorités traditionnelles et les leaders religieux peuvent-ils jouer pour améliorer la résilience de leurs communautés face à l’extrémisme violent? La région du Sahel, située dans le nord du Burkina Faso, est clé pour approfondir cette question pour deux raisons. Tout d’abord, c’est la région du Burkina Faso la plus touchée par l’extrémisme violent, et jusqu’à présent, les tentatives de l’endiguer n’ont pas donné de résultats satisfaisants. En 2020, les décès signalés dans la région du Sahel ont été cinq fois plus nombreux que dans les régions voisines du Centre-Nord et de l’Est. Davantage de civils ont été tués par les forces de sécurité de l’État que lors des attaques des groupes extrémistes. La deuxième raison est que la région du Sahel n’est que modérément résiliente. Les communautés de la région sont un peu plus résilientes que celles des régions de Ménaka (Mali) et de l’Est (Burkina Faso), mais le sont moins que celles des régions de Tillabéri (Niger) et du Centre-Nord (Burkina Faso). Pour autant, le Sahel obtient des résultats modérément bons pour un certain nombre d’autres indicateurs de résilience.

En parallèle, le Sahel se différencie des autres régions sur un aspect essentiel: les autorités étatiques formelles au niveau local jouent un rôle plus important que dans d’autres contextes. Comment expliquer cette divergence, et quelles sont les implications pour le rôle que les chefs coutumiers peuvent jouer dans la promotion de la résilience des communautés contre l’extrémisme violent? Ce rapport explore cette question sur la base de données collectées dans cinq municipalités: Djibo, Dori, Bani, Sampelga, et Gorom-Gorom.