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La région du Liptako-Gourma, la zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est l’une des régions les plus affectées par les conflits dans le monde. Déjà confrontée à de nombreux défis, dont l’absence de l’État, le manque de services de base, des niveaux élevés de pauvreté, la raréfaction des ressources naturelles et les tensions communautaires, la région doit également faire face à des niveaux sans précédent d’extrémisme violent. Les organisations extrémistes violentes du Sahel ont su tirer parti des sentiments généralisés de privation, de marginalisation, d’injustice sociale et de manque d’opportunités économiques dans la région pour s’implanter. Au cours de ce processus, ils sont entrés en contact direct avec les acteurs traditionnels de la gouvernance locale, tels que les chefs tribaux et les leaders religieux, lesquels ont historiquement assumé des fonctions clés de gouvernance dans les communautés de ces zones reculées. Pour les gouvernements comme pour les organisations extrémistes violentes, les autorités traditionnelles et religieuses jouent un rôle central dans la vie communautaire. Leur rôle unique les positionne soit comme des alliés solides avec lesquels collaborer pour renforcer la résilience, soit comme des acteurs potentiellement nuisibles qui affaiblissent la cohésion sociale.