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Acteurs Coutumiers Dans un Contexte Singulier: Le Cas de la Région de Tillabéri au Niger

16 Mar 2022
Long read by Rida Lyammouri

This article is also available in English.

De toutes les régions incluses dans cette série de rapports, Tillabéri est celle qui détient les meilleurs résultats en ce qui concerne la résilience générale de la communauté et le fonctionnement des autorités traditionnelles et religieuses. La région n’est pas aussi exposée aux chocs que l’Est (Burkina Faso) et Ménaka (Mali) et sa capacité à se remettre des chocs est élevée par rapport aux autres régions. La confiance en les autorités traditionnelles et religieuses est comparativement élevée, tout comme l’égalité de traitement des différents sous groupes de la société. L’efficacité des mécanismes relatifs à la résolution des conflits et à la sécurité des autorités traditionnelles et religieuses est également relativement élevée. Ainsi, on peut se demander pourquoi ces autorités font un si bon travail dans la région de Tillabéri et quelles sont les principales leçons à tirer pour les autres régions du Sahel.

Afin de répondre à cette question, ce rapport examine de manière approfondie les données collectées dans cinq communes de Tillabéri. Les municipalités concernées sont Abala, Ayerou, Bankilaré, Gothèye et Say. Abala, Ayerou et Bankilaré ont été sélectionnées comme des municipalités menacées par l’extrémisme violent. Gothèye et Say sont situées dans des zones plus sûres. Toutes les municipalités abritent un certain nombre d’ethnies. Abala est une municipalité à majorité haoussa (avec des minorités peules, touaregs, zarmas et arabes). Bankilaré et Say sont des communes à majorité peule, la première ayant également des minorités songhays et peules et la seconde des minorités songhay-zarmas et gourmantchés. Gothèye est une commune à majorité songhay et Ayerou abrite une population majoritairement songhay avec de fortes minorités de Touaregs, de Peuls, quelques Haoussas et même des migrants yoruba.