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Acteurs Coutumiers Dans un Contexte Singulier: Le Cas de la Région Est du Burkina Faso

16 Feb 2022
Long read by Anna Schmauder

This article is also available in English.

Au cours des quatre dernières années, la région Est du Burkina Faso a été le théâtre de l’expansion de l’extrémisme violent. Plutôt qu’un simple processus de contagion, c’est une stratégie d’implantation que les organisations extrémistes violentes (OEV) ont poursuivi afin de s’implanter dans les communautés de l’Est, exploitant les griefs largement répandus contre l’État central et les élites locales dans un contexte marqué par des décennies de négligence de l’État et par les relations socio-économiques hiérarchiques existantes. S’agissant de l’interface entre les États sahéliens du Mali et du Niger et les États côtiers du Bénin et du Togo, la compréhension des moteurs et des limites de la résilience des communautés contre l’extrémisme violent dans la région Est constitue un enjeu urgent si l’on veut contrer et prévenir l’extrémisme violent. Ce rapport se concentre sur le rôle des acteurs de la gouvernance coutumière – chefs traditionnels et leaders religieux – afin d’évaluer leur contribution à la résilience des communautés face à l’extrémisme violent. Pour comprendre leur contribution, ce rapport analyse les données recueillies dans cinq municipalités sélectionnées, en s’appuyant sur un total de 246 enquêtes auprès des membres de la communauté et 137 informateurs clés.  Ces municipalités sont Fada N’Gourma, la capitale de la région Est, ainsi que Bogandé, Diabo, Gayéri et Kantchari.